Maître de l’ouvrage : Ville de Neuchâtel
Lieu : Neuchâtel
Projet et réalisation : 2000-2003
Volume : 4’860 m3
Photos : Thomas Jantscher
A l’arrière de l’élégant Palais Du Peyrou, un peu à l’écart des circuits touristiques privilégiés, s’ouvre une cour au caractère noble et tranquille. Le bâtiment qui au nord retient la colline, urbanisée dès 1850, fut la première construction à caractère spécifiquement muséal de la ville de Neuchâtel (1862). L’intervention d’aujourd’hui, renouvelle ses fonctions expositive – raconter la ville – et conservatoire – abriter les Archives communales – en accueillant le département historique du Musée d’Art et d’Histoire de Neuchâtel.
Le projet résulte d’une confrontation claire du rapport du neuf avec l’ancien et opte pour un dialogue non inhibé par le poids de l’histoire, mais qui, de l’histoire, fait son interlocuteur et son complice. Reste la certitude que l’édifice est solide, la pierre résiste, accepte et attend d’autres destins.
A l’intérieur, dans la partie publique, la cage d’escalier s’aligne sur le vide gigantesque des salles d’exposition. Ici l’artifice du revêtement en bois industriel fonctionne comme un expédient suggérant les anciens contours. Quilles de bateaux ancrés au rocher, cales aux chargements précieux, les salles, comme au XIXème siècle, sont couronnées par de grandes fenêtres ouvertes sur le ciel, aujourd’hui équipées d’un dispositif régulateur de lumière.
La transformation crée une nouvelle spatialité : profitant de la générosité des volumes, des structures à pont, reliées par une passerelle insèrent un nouvel étage en offrant une surface inattendue pour les expositions temporaires. Des fentes découpées dans les murs révèlent leur épaisseur : déchirures ouvertes qui dévoilent les espaces et sont prétexte au « voir et revoir » tout au long du cheminement de la visite. Les perspectives qui se libèrent alors deviennent l’instrument qui permet, comme dans un tableau de Piero della Francesca, de mesurer les profondeurs et les intensités de la lumière, de percevoir du regard la continuité de l’espace.