Maître de l’ouvrage : M. et Mme Dubois
Lieu : Neuchâtel
Projet et réalisation : 2012-2015
Surface : 300 m2
Photos : Thomas Jantscher
La parcelle accolée à la lisière de la forêt sur le haut de la ville de Neuchâtel faisait partie d’un ensemble de terrains de la Grande Cassarde ayant appartenu à Guillaume Ritter, émérite ingénieur des eaux de la ville, qui a contribué au développement des quartiers ouvriers au-dessus de la gare. L’apparition de maisons d’habitation à cet endroit est intimement liée à l’arrivée de l’eau sous pression.
Ce quartier se développa dans les années 1920 après la construction du pont enjambant le vallon de l’Ermitage qui relia la rue de l’Orée avec la rue Georges-Auguste Matile. Les maisons de ces rues affirment leur orientation privilégiée face au lac par la présence de volumes accolés au sud formant des balcons et des pièces de jour additionnelles dévolus à la détente et à la vue. Cette floraison spontanée caractérise les rues longeant la forêt du Bois de l’Hôpital.
Dans la continuité de ces typologies d’habitation, la construction confirme ce jeu de volumes superposés et souligne cet aspect dominant face au lac. Le socle issu de la première viabilisation du site participe à cette succession des masses horizontales pour ne former qu’un seul discours.
A l’opposé de la maison, la forte présence de la roche sous le volume abritant l’entrée rappelle la particularité de la ville de Neuchâtel comprimée entre le lac et la montagne. Toutes les chambres ont une orientation unique alors que les espaces de jour bénéficient d’ouvertures traversantes favorisant le dialogue entre la ville et la forêt, entre la lumière du lac et l’ombre de la colline.
Au premier niveau, un petit jardin est attribué à un appartement indépendant qui évoque la spécificité des maisons locatives de l’époque composées de quelques unités.
Au second niveau, l’exiguïté de l’espace d’accès qui borde le rocher nous invite à entrer dans la maison. Puis, happés par la lumière naturelle conduite par la rampe d’escalier et le vide, nous sommes naturellement dirigés à l’étage de jour. Là, le salon largement vitré profite de l’ombrage apporté par le volume de la chambre en surplomb.
En relation directe avec la cuisine orientée sur la forêt et la terrasse dominant la ville, la salle à manger avec son foyer de cheminée rehaussé de zinc cuivré représente le cœur de l’habitation. Animé par quelque mur d’un ton bleu vif, l’espace entre en résonance avec la présence du paysage. Finalement, la face colorée nous invite à rejoindre le dernier niveau organisé perpendiculairement au lac qui trouve dans sa prolongation à l’arrière une passerelle créant le lien avec le sommet de la crête forestière.