Concours
Projet : 2005
Maître d’ouvrage : Commune de Corcelles-Cormondrèche
Portée : 36,5 m
Ingénieur civil : Johannes et Julius Nattere
Musicologue : Philippe Borer
Ce projet de passerelle naît de la volonté de résoudre la problématique du passage, des accès et des rampes en une seule réponse: un ouvrage léger simple et évident. Acte urbain, construction élancée et inédite, il se propose de marquer l’entrée du village; arc tendu en bois délicatement posé sur deux fondations en béton qui résolvent la liaison avec les pentes différentes du terrain et ancrent les circulations.
Avec une grande portée qui consent à franchir, outre la route, deux chemins piétons longeant ses murs, cette structure évite d’importants ouvrages en béton et des excavations là où les canalisations et les constructions existantes compliqueraient la tâche. De telle façon nous pouvant vanter l’économicité et le respect écologique du projet.
D’un point de vue morphologique, sa silhouette donne une nouvelle interprétation de ce qui est une typologie affirmée et ancrée dans l’imaginaire iconographique suisse: le « Hüslibrücke ». En accomplissant le rêve du pont à être maison, avec un toit qui protège, des portes et des fenêtres, la structure devient architecture, espace qui n’est pas seulement expédiant pour transiter, mais lieu en lui-même, ouvert, public et en même temps intime.
La conception technologique est inédite du moment que la structure complètement en bois se passe des usuels tirants métalliques et exploite les parois latérales en planches tirées et les fenêtres en tissus de Kevlar. Chaque élément répond à la logique structurelle, toutes les parties sont nécessaires; comme un organisme parfaitement entraîné (on dirait sans un fil de graisse), ce pont est nu, machine performante, sans clinquant ou digression.
Particularité d’une rigueur compositive (composée ?) est le choix d’un dimensionnement qui profite des rapports entre nombres entiers. Les proportions entre les différentes parties ont été étudiées de façon à répondre à des équilibres précis, qui comme en musique sont régis par les nombres rationnels. Comme caractéristique et vérification tangible de la musicalité de la composition, trois tubes en bronze sont suspendus aux plafonds des trois segments. Sollicités par le passage de l’air (les conditions météorologiques influenceront l’intensité du son) les tubes produiront le son doux et juste d’un accord mineur.